« Le projet est le brouillon de l’avenir.
Parfois il faut à l’avenir des centaines de brouillons. »
(Jules Renard)
« J’aimerais travailler mais j’aurais du mal à côtoyer des personnes »
« Je ne sais rien faire, qui voudrait de moi ? »
« Je pense que le travail peut être central pour mon rétablissement,
mais je stresse à l’idée de retravailler, et je me sens encore très fragile… »
« J’ai un trou dans mon CV de plusieurs années,
et je me sens déconnecté »
« A quoi sert une RQTH ? »
« J’aimerais travailler mais je ne sais pas dans quoi… »
« J’ignore si je relève du milieu ordinaire ou du milieu protégé »
« Mon psychiatre me dit que pour travailler, il faut déjà arriver à se lever chaque jour à la même heure, ce que j’ai du mal à faire »
« Je n’ai aucun diplôme, comment serais-je recruté quelque part ? »
« J’aurais bien voulu reprendre des études, mais je n’ai pas le Bac »
« J’aimerais travailler mais uniquement à mi-temps
car je fatigue facilement »
« J’aimerais être conseillé par quelqu’un qui comprend mon handicap »
…
Quand on a un problème de santé mentale, on se pose souvent la question de savoir si on serait capable de s’adapter à un contexte professionnel, sans risquer de rechuter. Et par ailleurs, on entend souvent dire, de la part de professionnels soignants, travailleurs sociaux comme d’usagers, que le travail peut être thérapeutique, et aider à aller mieux.
Le positionnement peut être ainsi ambivalent, entre un désir de trouver un travail et/ou une formation adaptés, à son profil, à ses envies, mais aussi à son problème de santé, projet professionnel qui pourrait permettre de recréer des liens sociaux et de sortir d’un isolement, fréquent, dans lequel se trouvent beaucoup d’usagers – et entre un désir, parfois mortifère, de se dire qu’on est bien mieux isolé chez soi, et qu’au moins on évite le stress inévitable au monde extérieur, notamment professionnel.
Bien sûr, il y a des personnes pas encore stabilisées pour lesquelles le travail n’est pas conseillé (du tout). Idem pour des personnes, certes bien stabilisées, mais qui risqueraient de rechuter dans un tel contexte, et ce même dans le milieu dit « protégé ».
Pour autant, une situation n’est jamais figée, et quelqu’un de reconnu inapte à un moment donné peut très bien évoluer de telle manière que le travail sera ensuite possible, et même conseillé.
En France, le chômage des travailleurs handicapés s’élève à 19,1 % contre 9,5 % pour les demandeurs d’emploi valides. Cette tendance tend à s’accentuer du fait d’un marché du travail qui devient de plus en plus exigeant, des compétences importantes ainsi qu’une grande flexibilité étant souvent exigées des salariés.
Ce constat porte sur toutes les catégories de handicap (moteur, visuel, auditif, psychique, déficience intellectuelle, maladie invalidante) avec une représentation en augmentation du handicap psychique.
Un des freins à l’embauche est le faible niveau de qualification des personnes en situation de handicap (niveau CAP/BEP, voire en dessous du niveau V). La formation représente donc un enjeu majeur pour les travailleurs handicapés qu’ils soient demandeurs d’emploi, salariés ou en ESAT.
De façon générale, les personnes en situation de handicap rencontrent de nombreuses difficultés pour rechercher, trouver puis se maintenir en emploi, en raison de la complexité des dispositifs et du nombre des acteurs.
La MDPH a un rôle central de diffusion de l’information et d’orientation, mais il est également important que l’ensemble des acteurs impliqués contribue à cette diffusion de l’information et à cette bonne orientation, les partenaires pouvant être aussi divers que les Conseillers CAP EMPLOI, les Conseillers POLE EMPLOI spécialisés sur le handicap, les Chargés de mission handicap des entreprises, et les structures spécialisées – voir partie « Les partenaires de l’emploi ».
De plus, grâce à la loi handicap du 2 février 2005, l’obligation d’emploi des entreprises (6% de leur effectif réservé aux personnes handicapées) est de mieux en mieux connue, et suivie, même si la majorité préfère encore verser une contribution (à l’AGEFIPH ou au FIPHFP) que de respecter le quota. En effet, quatre possibilités leur sont offertes pour satisfaire l’obligation d’emploi : recruter un bénéficiaire de l’obligation d’emploi, verser une contribution financière, passer des contrats de sous-traitance ou de prestation de service avec des établissements du secteur protégé et adapté, signer un accord collectif (agréé par l’autorité administrative prévoyant un programme d’actions). La sanction de la contribution (parfois très lourde car adaptée au chiffre d’affaires) est un bon stimulant pour beaucoup d’entreprises.
Cette page va essayer de vous donner le maximum d'informations pour vous aider dans votre (ré)insertion. Les informations étant très nombreuses (une centaine de pages sur cette thématique), il est conseillé de se référer au plan détaillé, ce qui vous permettra d'aller directement à la page du sujet qui vous intéresse. Et sachant aussi qu'avant de se mettre en recherche active éventuelle d’un travail, il est important, essentiel même, de travailler sur votre « projet de vie ».