L'insertion par l'activité économique (IAE) est un secteur d'activité et une pratique apparus dans les années 1970 consistant à employer des personnes sans emploi depuis longtemps.
L'IAE est née de la nécessité de redonner un emploi à des personnes qui se trouvaient durablement écartées du marché du travail, notamment dans des quartiers périphériques des grandes villes où l'activité économique s'était raréfiée.
L'absence d'activité professionnelle crée le plus souvent une exclusion de fait de la société, de graves difficultés sociales (précarisation, problèmes de santé, éclatement de la cellule familiale, isolement…).
En embauchant ces personnes, les SIAE créent un sas de retour à l'emploi et leur permettent le plus souvent de reprendre pied sur les sujets connexes (santé, logement, démarches administratives).
L'IAE se fonde ainsi sur le principe selon lequel le fait d'occuper un emploi et de travailler est un facteur essentiel d'insertion sociale. Elle constitue un des volets de la réinsertion, avec le retour à un logement autonome, le suivi médical ou psychique, etc.
L'IAE est une des composantes de ce que l'on appelle aujourd'hui l'Economie Sociale et Solidaire (ESS).
Elle représente 5.300 structures en France, qui emploient entre 250.000 et 300.000 personnes, encadrées par 17.000 permanents.
Toutefois, elle continue à constituer un secteur à part. En raison de sa relation étroite avec les politiques publiques de l'emploi, de son modèle économique et de sa place dans le tissu économique et social.
L’IAE est strictement encadrée par l'État, au titre des politiques publiques de l'emploi.
En effet les contrats de travail des salariés sont dérogatoires au droit commun. Ils peuvent durer jusqu’à 2 ans (5 ans pour les travailleurs handicapés), tout en pouvant se renouveler de nombreuses fois pendant cette période.
Les structures IAE reçoivent des fonds publics pour mener cette mission d'accompagnement au retour à l'emploi.
Le secteur de l'insertion par l'activité économique est notamment soutenu par les directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, la DIRECCTE, les Conseils régionaux, les Conseils généraux, les communautés de communes, les communes et le fonds social européen (FSE).
L'IAE concerne un public très hétérogène.
Pôle emploi établit des critères et octroie des agréments pour que des demandeurs d'emploi puissent travailler dans les SIAE.
Ces critères – demandeurs d'emploi de longue durée, bénéficiaires de minima sociaux, jeunes de moins de 26 ans sans emploi, travailleurs handicapés, demandeurs d’emploi seniors –, on le constate, renvoient à une multitude de situations : jeunes sortis de l'école sans bagage, personnes titulaires du RSA, cadres seniors sans emploi depuis un an, personnes reconnues handicapées, etc.
Le point commun à toutes ces personnes est la faiblesse ou l'absence de qualification, voire la difficile transposition de leurs compétences dans le contexte du marché de l'emploi. Il s'agit là d'un frein majeur qui les empêche de retrouver un travail.
L'expérience au sein des SIAE peut leur permettre de retrouver un salaire, de reprendre confiance et de définir un (nouveau) projet professionnel, mieux adapté à leur profil et au marché de l’emploi actuel.
Les activités exercées par les SIAE sont le plus souvent à faible valeur ajoutée. Elles nécessitent de la main d'œuvre et ne requièrent par voie de conséquence que peu d'investissement matériel.
En revanche, elles supposent – notamment au regard de la mission première qui est de rapprocher leurs salariés de l'emploi traditionnel – un fort investissement dans la formation au poste de travail et formation professionnelle, dont l'entreprise assume la majorité des coûts, y compris le maintien du salaire durant la formation.
La majorité des structures proposent des emplois à faible qualification afin de permettre l'accessibilité au plus grand nombre de personnes – elles travaillent notamment dans les secteurs d’activités dits « en tension », où la demande de travail est importante : Bâtiments, travaux publics - Entretien des espaces verts - Services à la personne – Restauration - Traitement des déchets, ménagers ou électroniques…
Cependant il existe des expérimentations positives vers des métiers plus qualifiés comme le service informatique aux entreprises.
Il n'y a pas de structure type. Personne morale de statut privé, les statuts peuvent être ceux de l'entreprise (SARL, SAS, etc.) ou sur le modèle associatif.
Tous les types de gouvernance coexistent, du bénévolat désintéressé au management purement concurrentiel épaulé par des fonds d’investissement spéculatifs. La dimension insertion devient dans ce dernier ce cas un élément de marketing et de communication.
Les structures d'insertion par l'activité économique (SIAE) partagent des valeurs communes et un même métier qui placent l'humain au centre de leur activité, puisqu’il s'agit de permettre à des personnes en difficulté sociale de retrouver un emploi.
Le terme SIAE regroupe : les entreprises d'insertion (EI) - les associations intermédiaires (AI) - les ateliers chantiers d'insertion (ACI) - les entreprises de travail temporaire d'insertion (ETTI) - les groupements d'employeurs pour l'insertion et la qualification (GEIQ) - les régies de quartier (RQ).
L'IAE est encore mal connue du tissu économique traditionnel et du grand public. Paradoxalement elle n'est guère mieux identifiée par les pouvoirs publics, hors les services et les élus qui suivent spécifiquement cette activité.
Mais la plupart des connaisseurs du sujet reconnaissent le bien-fondé de l'IAE et sa relative efficacité.
Ainsi, à court terme, il apparaît que près de 50 % des personnes retrouvent un contrat de travail ou entrent en formation au terme de leur expérience en SIAE. En revanche, à moyen terme, il semble n'exister aucune évaluation.