L’hypnose correspond à un état modifié de conscience (EMC), comme on peut le ressentir lorsqu’on rêve ou qu’on pratique la méditation. Il correspond à un état intermédiaire entre la veille et le sommeil, et la personne reste consciente. Ainsi, contrairement à ce que pensent (ou fantasment) certains, aucun thérapeute ne peut vous forcer, en vous hypnotisant, à faire quelque chose qui va à l’encontre de vos valeurs morales, ni à révéler des secrets intimes si vous ne le souhaitez pas.
L’hypnose a évolué depuis Charcot et ses séances à la Salpêtrière. Il y a d’ailleurs plusieurs hypnoses différentes, selon le type de suggestions utilisées (plus ou moins directes) et selon le type de relation et de collaboration établie entre le thérapeute et son patient. Ainsi, dans l’hypnose Ericksonienne, le patient participe à sa mise en condition hypnotique, le thérapeute choisissant un certain type de métaphores adaptées à sa personnalité, afin que la personne puisse choisir elle-même les solutions à ses problèmes.
L’hypnose contemporaine considère que la participation active du patient est nécessaire pour favoriser le processus thérapeutique. Et le thérapeute, en s’adaptant à l’univers mental de son patient, adapte sa thérapie au plus près de ce qu’il est ; il place la personne au cœur du dispositif et encourage chez elle la reprise de confiance et une position active et collaborative dans la démarche. Ce qui va lui permettre de mieux réguler ses émotions et d’augmenter ses capacités d’autonomie.
C’est une thérapie accessible et souple, qui se pratique dans le cadre d’une collaboration étroite et personnalisée entre le thérapeute et son patient.
Mais revenons à la description de l’état d’hypnose. Dans cet état de conscience modifié, le cerveau de la personne est en manque d’informations, et se met alors à en produire lui-même en puisant dans son inconscient. On peut dire que le patient rêve tout en étant conscient.
Par ailleurs, l’attention qui ne peut pas être distrait par de multiples choses comme dans la réalité extérieure, lorsque la personne est consciente, va se focaliser sur des sujets beaucoup plus restreints. C’est ainsi que le patient va pouvoir rentrer dans une réalité intérieure, mais qu’il vivra comme extérieure, en oubliant la vraie réalité. Sauf la voix du thérapeute qui continue à être entendue et le stimuler, en augmentant petit à petit le pouvoir de la suggestion.
Pratiquée par un thérapeute dûment formé, l’état d’hypnose est déclenché de manière progressive, la séance durant généralement entre 45mns et 1 heure.
Le patient est allongé confortablement, les yeux fermés ou fixés sur un point précis de la pièce. Le thérapeute est à ses côtés, et l’invite par ses mots, accompagnés parfois d’une musique ou d’un fond sonore relaxant, à se détendre. C’est la phase dite de « pré induction ».
Avec des mots dits d’une façon monocorde (ce qui augmente la concentration chez le patient), le thérapeute invite ce dernier à se focaliser sur certaines zones de son corps, afin de fixer son attention sur lui-même. C’est la phase dite d’« induction ». Qui peut d’ailleurs provoquer une somnolence.
Le thérapeute vérifie ensuite que le patient est bien en état d’hypnose ; pour cela, il peut lui demander par exemple de lever la main ou de croiser les doigts.
Commence alors des suggestions ; parfois très vagues (« vous vous sentez particulièrement détendu ») ou plus directes (« votre envie de fumer disparaît »).
Vers la fin de la séance, le thérapeute réveille tout en douceur le patient, en procédant à un compte à rebours. Celui-ci revient alors à la réalité.
La séance peut ensuite être commentée.
Déjà, tout le monde n’est pas hypnotisable. Environ 5% des personnes sont complètement réfractaires à l’hypnose, et seulement 10% arrivent à entrer facilement dans cet état de conscience (sources Université de Stamford).
Cette approche thérapeutique peut être efficace dans les cas suivants : arrêt du tabac – troubles du comportement alimentaire – lutte contre la douleur – phobies, anxiété et troubles liés à un état de stress (troubles digestifs ou maladies de la peau type eczéma).
Par contre, elle ne marche pas, voire est contre-indiqué pour les troubles psychiatriques lourds (comme les schizophrénies ou les dépressions majeures).
La pratique thérapeutique de l’hypnose n’implique aucun « don » en particulier, mais nécessite une formation et un bon niveau d’entraînement de la part du thérapeute, qui, par ailleurs, doit faire preuve d’une observation fine et d’écoute, pour adapter au plus près sa pratique aux réactions souvent diverses des patients.
Il est conseillé de s’adresser à une des associations reconnues officiellement pour choisir un thérapeute (voir liens plus bas).