La plupart des personnes qui témoignent ici le font sous pseudo et/ou avec leur prénom et/ou avec une simple initiale. Ce n'est jamais facile de témoigner à identité découverte quand on est concerné par un trouble psychique. Merci de le comprendre.
Par ailleurs, si d'autres usagers souhaitent apporter leur témoignage - ici, pour les questions générales liées à l'entourage (tant personnel que professionnel), que sur les autres pages thématiques dédiées aux témoignages (voir onglets) - qu'ils ou elles n'hésitent pas écrire à solidarites.usagerspsy@gmail.com
« Ne pas mettre la pression, être patient. Moi on m’a mis la pression après ma BDA (nota bene : Bouffée Délirante Aiguë) pour travailler, genre il ne s’était rien passé… et bien, ça a été la cata, ça ne marche pas comme ça ! Se sentir écouter, c’est bien, compris c’est le Top, mais ce n’est pas donné à tout le monde si on n’est pas passé par là… Aujourd’hui, ma famille me dit qu’elle ne peut rien pour moi… au moins, ils ne sont pas lourds, mais une partie m’écoute toujours. Ce que j’aurais aimé plus de ma famille, c’est plus de compréhension sur mes symptômes, la reconnaissance de la maladie et du handicap, que ce n’est pas une maladie imaginaire qu’on peut plier avec sa volonté, comme le pense mon père… » (pennkaled)
« La première règle à suivre, la première chose à apprendre quand on veut aider quelqu'un, qui que ce soit, quel que soit son problème... c'est l'écouter. Pas l'écoute inattentive et distraite de celui qui pense que son frichti va bientôt déborder. Non, l'écoute la vraie. Celle qui est à la fois attentive, concentrée sur le sens réel, profond et précis des mots, et qui est non-jugeante. Ça peut paraître anodin, mais c'est le dernier point qui est le plus dur à atteindre.
Ne pas juger cela signifie se débarrasser de ses préjugés, attentes et espoirs envers la personne qu'on écoute. C'est prendre pleinement conscience que cette personne a besoin qu'on l'entende dans ses aspirations propres, réelles et intimes.
C'est accepter que cette personne ait aussi des réactions inattendues, conséquences d'une souffrance plus intense que celle de son interlocuteur.
C'est accepter également de se mettre derrière l'oreille son orgueil et sa colère, son impatience et son confort personnel.
Une personne qui a besoin d'aide, particulièrement si c'est un fils, une fille... a besoin de pouvoir parler librement de ce qui la fait souffrir. Ce qui implique de faire très attention à ne pas l'inciter à se taire, à taire ses problèmes. C'est à dire que toute manœuvre cherchant à recadrer l'attention et la légitimité de la souffrance sur celle de celui qui écoute est à proscrire.
Peu importe si ça vous met mal à l'aise d'entendre votre proche dire qu'il veut se tuer, qu'il se scarifie ou qu'il se drogue. C'est quelqu'un qui se confie donc c'est quelqu'un qui, par défaut, doit être considéré durant la discussion comme celui qui souffre le plus. La souffrance personnelle de son interlocuteur n'a rien à faire dans une telle discussion et relation (ce qui ne veut certainement pas dire qu'il faut nier sa souffrance d'aidant face à la souffrance de son proche. Au contraire : il faut en parler et échanger autour de cette souffrance d'aidant. Pas avec celui qui vous a confié sa souffrance de patient en santé mentale, cependant. Il est crucial pour un aidant d'exprimer sa propre souffrance. Elle doit cependant ne pas déborder ni arriver dans la relation d'aide, car quelqu'un qui se voit tenu pour responsable de la souffrance d'une personne qui l'aide va probablement en retour se taire et mentir pour alléger la souffrance de son aidant... Et les beaux discours sur « nan mais c'est ta maladie qui nous fait souffrir, pas toi » ne sont que de beaux prétextes tout aussi culpabilisants que l'accusation pure et simple de faire souffrir ses proches (mais quoi qu'il en soit, il est crucial en tant que proche de se faire aider).
Déjà si vous arrivez, chers proches de patients schizophrènes, à faire de l'écoute véritablement attentive et non-jugeante, vous aurez fait un grand pas.
Pratiquement toute la suite en découle naturellement : la responsabilisation, l'autonomisation, l'accompagnement, etc... ne se font bien que si on est à l'écoute de celui qu'on veut
aider.
La personne qui souffre sait mieux que vous ce dont elle a besoin pour aller mieux, en général. La question des médicaments est un peu à part dans le cas des psychoses je vous l'accorde. En tant que proches, fiez-vous au psychiatre prescripteur et à votre perception de la situation. Ne prenez pas l'initiative de gaver votre proche de médicaments de force. Vous n'y arriverez pas et cela ne fera que vous rendre illégitime à ses yeux, et peut même finir par l'isoler socialement de manière grave. Mieux vaut que la colère retombe sur un professionnel formé à gérer les situations de crise.
Mais là je parle simplement de ce dont la personne a besoin dans l'instant pour augmenter un peu sa zone de confort, comme moyens faciles à atteindre. Si elle a besoin d'être seule, laissez-la
seule... Et réservez-lui toujours la possibilité de venir vers vous pour se réconforter une fois ses besoins de calme comblés.
Si elle a besoin de ne rien faire, qu'elle ne fasse rien. Proposez-lui des activités, ne l'y forcez pas. Rentrer en conflit est le meilleur moyen de griller toutes vos chances d'être une personne
de confiance à ses yeux. Si elle a envie de quelque chose comme manger une glace ou comme un câlin, n'y répugnez pas.
En matière de contrainte, votre proche peut être amené à subir des violences légales pour l'aider à aller mieux. C'est parfois assez inévitable... Mais il existe aussi une vraie manie dans le monde des psychiatres de forcer les patients réfractaires, même hors temps de crise. La contrainte devrait être (à mon avis) la solution de sécurité de dernier recours. Celle où rien d'autre ne marche.
Un patient qui rechigne à suivre son traitement a besoin, une fois de plus, d'être écouté, entendu. Un traitement psychiatrique est souvent un traitement qui a des effets secondaires massifs et véritablement déplaisants. Vous ne l'accepteriez probablement pas pour vous non plus comme ça. Bref : dialoguez, écoutez et soyez ouverts. C'est la meilleure façon d'aider quelqu'un qui souffre, y compris à travers ses oppositions aux soins.
Un dernier conseil : rencontrez le psy de votre proche malade encore et toujours jusqu'à ce que vous ayez chassé votre culpabilité dans ce qui lui arrive. Car la schizophrénie n'est pas la faute des parents, encore moins de la mère.
A moins d'avoir été des parents cruels et dans la maltraitance caractérisée de tout ce qui a moins de 18 ans, d'avoir été de ces parents véritablement violents (et dans ce cas vous ne vous poseriez pas une telle question)... Vous n'êtes pas responsables. » (Thor)
« Je leur dirais d’éviter de nous mettre encore plus la pression, même si elle est parfois nécessaire pour nous faire « redescendre », et de ne pas laisser les médecins faire tout et n’importe quoi avec nous quand nous sommes hospitalisés. Lors de ma dernière crise, heureusement que mon homme et ma sœur ont ouvert leur clapet pour me faire sortir de l’isolement qui s’est passé dans des conditions très traumatisantes. » (angelblade)
« Récemment quelqu'un de ma famille m'a dit : "mais qu'est-ce que tu as précisément ? Tu as fait une petite névrose, c'est ça ?" J'avoue, pour quelqu'un de proche qui m'a vue au plus mal, c'est assez blessant. Ça m'a aussi blessé qu'on me considère irrécupérable tellement on m'a vue mal. Donc une juste mesure, ne pas dramatiser, ne pas minimiser.
Pendant la période où le proche est au plus mal, le laisser voir seul le psy. Ça part d'un bon sentiment de vouloir être présent, mais ça peut brider le dialogue entre le patient et le psy, à un moment où il est le plus important.
La question de laisser parler le malade en famille pose débat. C'est un peu une libération pour celui qui parle. Une contrainte pour celui qui écoute. Ma famille refusait de m'écouter. Ca me blessait, parce qu'on m'a un peu dit, au début de ma maladie, de me taire, parce que mes propos déstabilisaient un membre de ma famille proche. Mais je souffrais beaucoup de ne pas pouvoir parler. Même si ça n'avait ni queue ni tête. Donc un soignant à l'écoute, le plus possible, si la famille ne peut pas assumer.
Personnellement j'ai souffert de l'ennui, qui faisait que mon délire ne pouvait pas s'arrêter, parce que je n'avais que lui à penser. Donc des sorties, surtout des balades au grand air. L'hôpital de jour m'a aidée. J'y suis allée un mois, et là-bas, même si les activités n'étaient pas forcément toujours passionnantes, ça m'a changé les idées, et j'étais beaucoup mieux après.
Ne pas non plus considérer celui qui a été malade comme la personne bizarre de la famille, genre irrécupérable. Ce n'est pas parce qu'à un moment on a été malade qu'on ne peut pas avoir un raisonnement, un comportement « normal », on n'est pas la ou le « schizo ».
Etre présent. Pas seulement parce qu'on est malade. Etre présent aussi quand ça va bien. Tout en considérant que celui qui a été malade est plus fragile que d'autres. Ne pas faire non plus comme si rien ne s'était passé. On a besoin de plus de repos, de régularité. Ne pas brusquer. » (T.)
« Ce qui m’a été préjudiciable, c’est les attentes de ma famille. Aussi bien sur mon état psychique que sur ma scolarité et ma réussite professionnelle. Les parents/frères/sœurs doivent faire le deuil d’un état antérieur, d’une vie de leur proche sans maladie, sans symptômes.
La personne malade peut s’améliorer et même recouvrer la presque totalité de ses moyens en plusieurs années voire dizaine d’années, mais elle restera fragile, et chez certains, rien ne sera jamais plus pareil.
Il faut aussi pour les proches apprendre à vivre avec cela sans dramatiser. On peut tout à fait être schizo/bipo etc. et être heureux, avoir un travail et une vie de famille (mais ce n’est pas le cas de tous). La fragilité reste, et des aménagements de vie sont nécessaires. Je leur dirais donc : patience. Aidez votre proche malade comme vous le pouvez sans remplacer les soignants et donc sans être en surmenage. Je vous dirais d’essayer d’entrer en contact avec les soignants, d’aller à des groupes type pro-famille ou de contacter l’UNAFAM.
Donc ne reportez pas trop votre stress et vos attentes sur votre proche malade. Il se soigne. Il sait qu’il peut (éventuellement) vous faire souffrir, mais en premier lieu, c’est lui qui souffre de la situation. Il peut se sentir totalement désespéré, malade de ne plus pouvoir faire sa vie « comme les autres ». Il aura beaucoup de moments de désespoir. Rassurez le si possible, n’ajoutez pas à son désespoir. Ne le culpabilisez pas, c’est la dernière chose à faire.
Ces passages là (deuil de la vie normale) sont quasi inéluctables au début de la maladie, à mon sens particulièrement chez les jeunes qui n’ont pas eu le temps de construire leur vie auparavant (j’en faisais partie). Je dirais aussi, soyez attentifs aux signes « suicidaires ».
Quand le proche malade est dans sa bulle, il faut le respecter (si ce n’est pas trop prononcé). Il a souvent besoin de s’isoler (mais pas trop). Encouragez-le à faire des activités avec vous ou sans vous. Activités thérapeutiques par exemple, c’est extrêmement important (cf. site sur lequel vous êtes). Voilà… » (M.)
« Chers tous,
Je suis stabilisé depuis un an, et il m'a semblé bon de faire ce partage d'expériences, qui m'ont permis de m'en sortir. Un peu :-)
Comme beaucoup d'entre vous, j'ai été diagnostiqué très tardivement. Les premiers symptômes sont apparus à l'âge de 28 ans, mais le médecin l'a considéré comme un "burn-out". Mais en réalité, c'était le début de la dégringolade. J'ai continué à travailler ici et là, sans pouvoir tenir un boulot de plus de 6 mois, malgré mes supers diplômes. A l'âge de 34 ans, j'ai craqué. Le médecin de famille a d'abord diagnostiqué une dépression. Puis après 3 mois de traitement antidépresseur sans amélioration, m'a envoyé chez un Psychiatre. Je suis tombé sur un psychiatre excentrique, genre baba-cool à la cinquantaine, mais qui a su - lui - poser les bonnes questions. Et puis les diagnostiques se sont suivis, selon les psychiatres. Borderline, schizoïde, et enfin schizophrénie chronique. Ma famille n'a pas compris ce qui se passait. Ils pensaient que j'étais feignant, que je ne faisais pas d'efforts, que je ne prends pas sur moi comme les autres. Et autres remarques débiles. Pourtant, une simple recherche sur google aurait suffi pour qu'ils comprennent comment agir avec moi. Quand j'étais à l'hôpital du jour pendant 2 mois, j'ai compris que je n'avais pas à avoir des complexes sur ma maladie. J'y ai vu 95% des gens qui étaient presque totalement normatifs. Juste blessés de la vie, chacun pour ses raisons. La rupture alors ? Comment les choses se sont améliorées ?
1. D'abord, rupture des liens toxiques : ma mère, qu'aucun médicament ne pouvait combattre, a finalement décidé de me mettre à la porte. C'est vrai qu'un schizophrène n'est pas agréable à vivre quand il fait une crise, ou lorsqu'il est sur la défensive. Mais elle a fait son choix. Et l'ont suivi le reste de ma famille. Je me suis retrouvé seul. A la rue. Mais enfin - seul. L'amélioration a été presque immédiate. Et ça a continué ainsi pendant 4 mois.
2. Aspect spirituel : la perte de confiance et la peur, inhérents à cette maladie, conduisent beaucoup d'entre nous à se rattacher à des croyances, parfois religieuses. Mais c'est un leurre. Un jour j'ai rencontré un bipolaire qui m'a dit que les schizophrènes avaient souvent un "trip" religieux. Je l'ai ignoré, mais il avait raison. C'est un symptôme comme un autre. Comme se renfermer, perdre le goût de la vie, de cette vie. Chercher une vie meilleure ailleurs. Au ciel ? :-). J'ai donc petit à petit arrêté de me focaliser sur cet aspect spirituel, pour "réintégrer" ce monde ci. Compliqué à expliquer, ceux qui savent de quoi je parle le comprendront.
3. Ensuite, j'ai fait le choix du lieu où je vais habiter les prochaines années (oui, ça aussi, j'étais très instable sur le lieu où je voulais habiter, autre symptôme déstabilisant).
4. J'ai fait une très belle rencontre qui est devenue une forte amitié. J'ai hébergé un jeune homme un peu paumé dans mon salon durant 3 mois. Il me payait un petit loyer, mais surtout, j'ai trouvé un ami. Parfois je me dis que c'est plus lui qui m'a rendu service, que moi, en lui ouvrant ma porte. J'ai pu enfin communiquer sans crainte avec quelqu'un d'intelligent.
5. Ayant pris de l'abilify pendant 2 ans, j'ai grossi d'environ 40 kilos. L'horreur. Moi qui étais toujours sportif. Quand j'en parlais à mon Psychiatre, il m'a dit au début "que ça ne fais pas grossir". Mais quand je lui ai montré la notice du médicament, il a répondu "ah oui, mais ça stimule l’appétit!!!" :/ J'ai donc repris le sport, et modifié progressivement mon alimentation. Au début, j'allais 3 fois par semaine à la salle de sport, juste 1 heure, pour me remettre en état. J'ai utilisé 5 tubes de Voltarène les 2 premiers mois, merci la Sécu !!! Enfin des dépenses utiles... Aujourd'hui je vais 6 fois par semaine à la salle de sport, 2 heures chaque fois. Et j'adore ça !!!
6. Avec la reprise du sport, venait la perte de poids. Et la reprise de confiance en soi. Ce qu'on appelle pudiquement, une synergie vertueuse.
7. J'ai commencé à chercher un emploi, et j'ai quelques pistes sérieuses. Cap-Emploi peuvent être efficaces, mais il faut les motiver. Surtout ne pas lâcher.
8. J'ai compris que la schizophrénie est une maladie chronique. Que la rechute peut arriver. J'ai une sorte de liste de feux verts-oranges-rouges. Verts, quand tout va bien, RAS. Orange, angoisses, insomnie, idées qui comment à tourner en rond. Rouge : je vous laisse deviner. Je n'hésite pas à prendre du Tranxène ou des somnifères pour les feux oranges. Si ça deviens rouge, j'appellerais le 15. Mais pour l'instant depuis un an, à part un épisode orange, tout est au vert.
9. L'environnement : j'ai longtemps pensé que les gens pouvaient accepter qu'on ait une maladie comme la
schizophrénie, comme on pourrait avoir le diabète ou autre. Grave erreur. Voici quelques témoignages de premier ordre : ma conseillère emploi : "vous ne parlez à personne de vos antécédents médicaux,
à personne !!! surtout pas parler de maladie mentale ou psychiatrique !!!". On ne peut pas faire plus clair...
Un médecin de famille : "ne parlez pas à vos amis ou futurs partenaires de vie de votre maladie. Cela fait partie du passé. Et si vous leur dites, ils l'utiliseront contre vous". Une bénévole
psychologue dans un hôpital de jour : "tu pourras trouver quelqu'un avec qui partager ta vie qui est - soit de la profession médicale, soit dans le même bateau que toi".
Voilà des conseils, à prendre ou à laisser. J'écoute beaucoup de musique aujourd'hui, chose que j'ai arrêté de faire quand j'étais très malade. La musique me donne des bonnes énergies, même si les voisins ne doivent pas être toujours contents. Voilà pour ce petit partage d'expériences, j'espère qu'il vous sera utile à vous ou vos proches. » (R.)
« Je suis hyper bien encadré, c'est génial ! Ils n’ont jamais voulu me shooter aux médocs, bien au contraire, ils sont super à l’écoute, ils font tout pour moi y compris mon AS, ils ne me font pas gober les neuros comme des bonbons même quand j'étais au plus mal, je vis dans un endroit un peu paumé et voilà il existe quand même quelques trucs pour s'en sortir et j'suis preneur à chaque fois, j'ai plus merdé avec eux qu'eux avec moi. J’suis très satisfait de l'équipe, pourtant c'est dans une toute petite commune et ils font de grands efforts, j'aimerais en faire plus alors je vais faire de mon mieux pour m'en sortir. » (Le petit bonhomme puéril)
« J'aimerais dire merci à mon psychothérapeute pour ce qu'il est : quelqu'un de doux, de calme et d'attentif. Il m'a donné peu de conseils, car il parle peu, mais il m'a toujours aidé par ses quelques mots.. J'aimerais remercier certains éducateurs avec qui le courant est super bien passé. Ils m'ont aidé pour mon logement, notamment. Certaines infirmières aussi ont été chouettes avec moi... (j'en ai vu moins que des psy et des éducs...). J'ai souvent eu un bon feeling avec les soignants. Tous ne sont pas obtus et tous ne sont pas là pour nous faire gober des cachets... Malheureusement je suis aussi tombé sur des mauvais. » (M.)
« Moi ce que j’aimerais dire aux psys, c’est qu’ils m’écoutent plus et qu’ils ne posent pas des questions dirigées, qu’ils arrêtent aussi de partir dans de grands discours et d’utiliser des mot barbares. Que certains psys respectent plus leur patient aussi. Les infirmières m’ont toujours écouté. L’assistante sociale, c’était celle de l’ESAT où elle me laisse tomber, donc elle m’a laissé tomber. En général, je trouve qu’on ne m’a pas montré toutes les solutions qui existent, heureusement qu’atoute et bientôt Solidarités Patients Psy existent !!! » (pennkaled)
« J'ai la grande chance d'être tombée sur une psy et un généraliste formidables, contrairement à certains que j'ai pu croiser en HP et qui mériteraient (un psy en particulier) que je leur colle un procès au cul. Ma psy est compréhensive, on parle très bien ensemble même si je lui dis pas tout, elle est humaine et me donne de bons conseils. Mon généraliste je l'adore, il prend le temps de taper la causette malgré les horaires de fou qu'il a, m'appelle par mon prénom, est très attentif à tout ce que je lui dis et me soigne au mieux. C'est une personne qui a déjà fait un burn out, ce qui fait peut-être de lui une personne plus à même de comprendre certaines choses. J'aimerais leur dire simplement un grand MERCI. » (angelblade)
« Que les medocs, neuros, ne sont pas des bonbons !!! » (cedrick)
« J'aimerais surtout parler de mon ancienne prise en charge par le docteur X qui m'a suivi de 2003 à 2012. Etant donné que c'est le docteur qui m'a suivi pendant autant d'années. Je suis vraiment amer de ce suivi. Il avait choisi un traitement plus que douteux, en ayant utilisé un anxiolytique en traitement de fond presque. J'étais dans la méconnaissance de ce type de traitement et des effets nocifs sur le long terme. Mais surtout, je n'étais pas capable d'y voir une objection. Pas en capacité de juger de quoi que ce soit. Donc j'ai laissé faire en pensant qu'il faisait bien son travail. Le problème ça a été le sevrage. Il était réputé pour prescrire beaucoup de médicaments. Il n'a pas continué le suivi en 2012 lorsque je lui ai dit que j'étais hospitalisé. M'a délaissé complètement « à la merci » du psychiatre de l'hôpital. Il n'a rien assumé et s'est débarrassé. Je lui en veux pour ne m'avoir pas mis en garde sur le danger d'une prise d’anxiolytiques sur une longue durée. Un sale psychiatre en somme. Je ne m'en suis rendu compte qu'en 2012... Quand je m'étais débarrassé du dit traitement à supprimer. Je ne lui dirais pas merci.
Dans mon cas, par la suite, j'ai enchaîné plein de rendez-vous psychiatre. Je me suis retrouvé dans l'enfer des hospitalisations sans cesse de 2012 jusqu’à maintenant 2015. Je n'ai connu que ça. Les médecins que j'ai vu n'ont toujours pas trouvé le traitement qui me permettrait de ne plus y retourner.
Au final je suis déçu de tous les suivis que j'ai pu avoir. Mis à part le dernier. Le docteur avec qui je fais ma psychothérapie. Là, on ne parle ni diagnostic ni traitement. On fait vraiment une psychothérapie. Je le trouve juste excellent et très disponible (je vous écris depuis l'hôpital de mon smartphone et il m'a proposé de lui écrire pendant mon hospitalisation). Cette fois ci je trouve que la bonne prise en charge a enfin été trouvée.
Au final, du début (2003) jusque maintenant, je n'ai été que déçu. Je souhaiterais leur dire : au pire d'informer correctement leurs patients de la dangerosité de certains traitements (qu'ils protègent visiblement de toute attaque). Et aussi de revoir leurs méthodes de suivi par le médicament et strictement par ce dernier. Le diagnostic qui est le nôtre nous impose d'avoir l'obligation de prendre ces traitements sous peine d'être mis par ces thérapeutes dans la peur d'une probable rechute promise par des statistiques. J'ai déjà eu un psychiatre, qui ne m'avait pourtant vu qu'une fois, me dire au téléphone « Vous allez rechuter » sans qu'il ne connaisse le moindre élément de mon histoire de patient. Lui aussi c'est un bon candidat au poste des pires… Je suis amer sur toutes ces années de suivi, qui ont entraîné mon errance et mon attitude anti psychiatres. Et sans le choix de voir ailleurs. » (Dark Brigitte)
« Quand le proche malade est dans sa bulle, il faut le respecter (si ce n’est pas trop prononcé). Il a souvent besoin de s’isoler (mais pas trop). Encouragez-le à faire des activités avec vous ou sans vous. Activités thérapeutiques par exemple, c’est extrêmement important (cf. site sur lequel vous êtes). Voilà… » (M.)
« Foutez-moi la paix ! Je veux dire qu’entre le CMP, ma psy qui ne me lâche pas, la curatelle et l’hôpital de jour, je suis sur-psychiatrisé. Je vis « psychiatrie », je mange « psychiatrie », je dors « psychiatrie »… Je suis devenu sceptique concernant les médicaments qui ne me font rien, quand ils ne me font pas du mal… Si ça ne tenait qu'à moi, je me soignerais d'une autre manière. Peut-être que je rechuterais, mais parfois, je ressens de la lassitude et l'envie de faire un break. J'ai déjà négocié pour aller moins souvent à l’hôpital de jour. Souvent, je me dis que j'aimerais tout envoyer en l'air et reprendre ma vie de psychotique. Enfin bon, ce n'est pas non plus une solution donc pour l'instant, je me contente de ce qu'on me propose. » (Appolonios)
« Je voudrais dire au psychothérapeuthe en libéral avec qui j'ai fait une thérapie analytique qu'il n'était pas là pour ramasser les morceaux après. Peu importe, c'est oublié. Je suis à présent suivie en CMP, où psychiatre et infirmière m'ont aidée à me reconstruire, dans le respect de ma personne. »
« Je voudrais remercier mon psy (iatre-analyste) d’être comme il est. A savoir : quelqu’un (qui a souvent des antennes) capable de reconnaître qu’il a été trop vite, si ce n’est dans l’interprétation, en tout cas dans la formulation de quelque chose. Capable donc de reconnaître qu’il s’est trompé, qu’il est allé dans la mauvaise direction (ce qui montre que c’est un psy de qualité, car le fait de reconnaître se tromper en est une !). Quelqu’un aussi capable, et bien plus souvent, de percuter quelque chose, qu’il m’aide à mieux comprendre (dans le sens de surtout mieux ressentir). C’est un psy iconoclaste et très décalé (bien que faisant partie d'une école de psychanalyse réputé, école probablement bien plus conformiste qu’il ne l’est, lui). Egalement subtil parce que justement, il sait aussi privilégier l'ambiance dans les séances, cette « connivence » qui se construit à partir de l'infra, et qui fait évoluer les choses, l'air de rien (le « rien » étant parfois bien plus intéressant que le reste). Subtil aussi parce qu'il sait décoder ce qui ne se dit pas (qui est parfois plus intéressant que ce qui se dit trop vite...). Ce n'est pas un psy silencieux, mais qui parle à bon escient. C'est aussi quelqu'un qui pense qu'un psy comprend d'autant mieux ses patients qu'il est lui-même passé par des périodes, si ce n'est peu faciles, en tout cas frontières avec la « folie » (en opposition à la « normalité »). Et qui ne craint pas de se coltiner « l'étrangeté » de l'autre. Et c'est un psy qui continue à être en supervision, malgré ses années d'expérience et son âge. Pour toutes ces raisons, et bien plus encore (sa disponibilité également et aussi le fait de m’avoir proposé un tarif très raisonnable), je suis contente d’avoir croisé sa route (et réciproquement). » (V.)